[Copie de lettre de l'Académie de peinture de Marseille à Dandré-Bardon, Marseille, 17 août 1772]

[Copie de lettre de l'Académie de peinture de Marseille à Dandré-Bardon, Marseille, 17 août 1772]

17 août 1772

2 feuillets

L'Académie a remis aux échevins, maire et assesseurs le mémoire de Montucla dans l'affaire des lettres patentes. Elle pensait ne plus rencontrer de difficultés mais les échevins souhaitent jouir de la protection de l'Académie marseillaise, à l'exemple de celle de Toulouse, où les Capitouls en sont les protecteurs. On ne sait plus comment faire ni vers qui se tourner.
En 1760, elle avait déjà demandé les lettres patentes, mais, à cause de l'article premier de 1676, on lui avait fait observer qu'il fallait que le marquis de Marigny en fut le Protecteur. On a attendu la mort du duc de Villars pour lui demander, une protection conseillée par Dandré-Bardon. Mais les fondateurs - échevins de Marseille estiment que ce titre leur revient. S'ils le souhaitent, ils peuvent estimer que l'Académie est inutile et supprimer les 3000 livres de gratifications annuelles.
De plus, l'Académie arrive à la fin de son bail boulevard des Capucins. On pensait que les fondateurs accorderaient un logement dans l'ancien collège des Jésuites. Mais malgré le comparant que l'on a adressé revêtu des signatures des amateurs honoraires, rien n'y a fait. L'Académie des belles-lettres y a été installée et bien qu'il y ait des salles de libres, l'Académie a dû se loger dans des quartiers relégués.
Elle se sent abandonnée et sans espoir de voir signer les fondateurs et approuver les règlements qu'ils trouvent pourtant très judicieux après 20 ans de bon service pour la Patrie.
[Il s'agit de la même lettre que celle envoyée en juillet]

Ms 988, to. 15, f° 19 et 20

Marseille, BMVR, Archives de l'Académie de peinture et de sculpture de Marseille, Ms 988, to. 15, f° 19-20